Voir au-delà du visible

En tant que personne valide, visiter un musée semble être tout simple. L'activité ludique du dimanche matin ou le date parfait si l'on veut impressionner avec nos connaissances en art. Mais qu'en est-il pour les personnes en situation de handicap ? À quel point la médiation de ces musées prend-elle en compte ses visiteurs non-voyants? Ou encore comment se fait l'accès à l'œuvre visuelle, sans avoir accès à la faculté de la vision ?

L’inclusion des personnes en situation de handicap constitue un enjeu majeur pour les institutions culturelles françaises. Depuis l’entrée en vigueur de la loi n°2005-102 du 11 février 2005, les établissements publics, y compris les musées, sont tenus de garantir une accessibilité universelle, afin de promouvoir « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ». Cependant, près de deux décennies plus tard, cette ambition reste encore incomplètement réalisée.

Selon un article du Magazine Balises (mai 2023), seuls 535 des 8000 musées français, soit environ 7 %, ont reçu la marque de l’État « Tourisme et Handicap ». De plus, parmi ces établissements labellisés, à peine 37 % disposent d’outils réellement adaptés à l’accueil des publics en situation de handicap. Ces chiffres soulignent la nécessité d’un examen approfondi des pratiques des institutions culturelles, notamment en ce qui concerne l’accessibilité pour les personnes non-voyantes, souvent confrontées à des barrières particulières dans des lieux où l’expérience repose principalement sur la vue.

Dans ce contexte, le rôle des technologies numériques apparaît crucial. Comme le soulignent Nathalie Pinède et Véronique Lespinet-Najib dans leur article « Numérique et situations de handicap : le projet « Fractures corporelles, Fractures numériques » », une inclusion durable passe par une double approche : d’une part, un cadre théorique pour identifier les enjeux du lien entre numérique et handicap ; d’autre part, une mise en œuvre opérationnelle basée sur des méthodologies centrées sur les utilisateurs, intégrant les principes du design universel et de l’expérience utilisateur (UX Design). Cette approche vise à rendre accessibles des œuvres souvent visuelles à des publics non-voyants à travers des outils numériques adaptés.

C’est dans cette perspective que notre enquête s’inscrit, en explorant les dispositifs d’accessibilité déployés par deux musées parisiens : La Maison de Victor Hugo, pionnière dans l’obtention des quatre labels d’accessibilité (physique, visuel, auditif et mental), et le musée Carnavalet, récemment rénové pour repenser sa médiation et améliorer son inclusivité. Afin d’analyser ces initiatives, nous avons accompagné des visiteurs non-voyants lors de leur exploration de ces deux institutions.

 

Avec Léa Sourisse à La Maison Victor Hugo 

Située au cœur du Marais, La Maison Victor Hugo est un lieu chargé d’histoire et de culture, qui abrite l’appartement du célèbre écrivain et poète. Ce musée affiche une volonté affirmée de garantir l’accès à la culture pour tous. Inga Walc, responsable du service des publics du musée, a eu la gentillesse de nous accorder un entretien dans lequel elle nous a expliqué les différents outils destinés aux personnes non et malvoyantes. Dans cet entretien, elle détaille les dispositifs présents comme le plan tactile des appartements ou encore le catalogue en braille qui décrit et explique les éléments de chaque salle. Elle insiste aussi sur l’importance de l’accompagnement humain dans la visite du musée, qu’elle pense plus percutant qu’un audio-guide qui peut vite porter à confusion par rapport au repérage physique dans les salles.  Pendant notre échange, Madame Walc a reconnu les lacunes existantes dans la médiation du musée et a regretté que depuis leur labellisation, les efforts d’accessibilités se soient réduits. La responsable était aussi consciente qu’un travail sur la communication restait à faire afin de rendre le site et l’application plus accessibles et inclusifs. En plus, elle aimerait développer davantage la collaboration du musée avec les associations et établir plus de contact avec elles, au-delà des visites guidées proposées tous les deux mois.

Nos portes seront toujours ouvertes aux associations, on les invite et on leur présente ce qu’on peut faire mais c’est toujours un serpent qui se mord la queue. C’est-à-dire que si le public que vous ciblez est restreint, si vous n’êtes pas proactif et que par ailleurs, vous n’avez que peu de choses à proposer, c’est un peu normal qu’ils ne viennent pas.

Inga Walc-Bezombes

Responsable du service des Publics, La Maison de Victor Hugo.

En effet, nous avons accompagné Léa Sourisse , chanteuse et pianiste non-voyante de 32 ans, afin d’apprécier la maniabilité des dispositifs d’accessibilité proposés par La Maison de Victor Hugo. Au niveau de l’accueil et sur demande, nous avons obtenu une liste des œuvres accessibles au toucher, accompagnée de gants jetables garantissant une manipulation sécurisée des œuvres et enfin des reproductions tactiles réalisées à partir d’une impression thermo-relief sur papier, mettant en avant les détails significatifs de quelques œuvres. A l’entrée de l’appartement, nous nous sommes équipées du plan tactile de l’espace afin de nous repérer facilement ainsi du catalogue en gros caractère et en braille, décrivant les six salles de l’appartement.  Grâce à ces outils, Léa a pu explorer les différentes pièces de l’appartement de Victor Hugo de manière assez autonome et sensorielle. Elle a pu fortement apprécier non seulement l’histoire du lieu, mais aussi l’atmosphère unique créée par les œuvres et le mobilier d’époque.

 

Léa, 32 ans, chanteuse et pianiste, non-vpoyante de naissance, debout, portant un pull orange.

L’un des moments forts de la visite a été la découverte de certaines œuvres accessibles au toucher, comme le buste héroïque de Victor Hugo réalisé par Rodin en 1897. Cette expérience proposée seulement pour le public non-voyant a permis à Léa de ressentir de près la texture et les reliefs des œuvres, enrichissant ainsi sa perception des objets exposés. Pour d’autres œuvres, l’impression en thermo-relief du détail des œuvres a aidé à compléter l’expérience sensorielle de la visiteuse. 

L’accessibilité du musée ne se limite pas à la disponibilité d’outils, elle repose également sur une médiation adaptée et une attention portée aux besoins des visiteurs. Car malgré la satisfaction globale de Léa, elle a regretté de ne pas pouvoir parcourir le musée en autonomie complète. L’étroitesse des salles et la disposition des œuvres ne lui permettaient pas l’utilisation de sa canne. Par ailleurs, malgré la bienveillance et la disponibilité du personnel du musée, les deux personnes formées pour l’accueil des personnes en situation de handicap n’étaient pas présentes, ce qui rend compliquée toute visite non planifiée. En effet, plusieurs personnes non voyantes affirment ne pas pouvoir visiter le lieu sans réservation préalable ou en autonomie complète. En outre, sur les 6 pièces qui composent la collection permanente, seules 5 oeuvres étaient accessibles au toucher et deux d’entre elles étaient sur des socles en hauteur, ce qui complique leur accès.

Le musée propose aussi une application assez complète qui offre des descriptions audio des différents œuvres et salles et qui permet aussi de visiter virtuellement Hauteville House, la deuxième maison de Victor Hugo située à Saint-Pierre-Port à Guernesey. Ce dispositif numérique novateur semblait intéresser fortement Léa. Malheureusement il s’agit d’un outil non adapté aux personnes en situation de handicap visuel par manque de facilité de navigation sur le site ainsi que d’une description sonore des différents étages et pièces. 

 

 Avec Kévin Girard au Musée Carnavalet 

Nous avons accompagné Kevin Girard, un jeune audio-descripteur non-voyant de 29 ans, lors de sa première visite au musée Carnavalet, menée par le guide conférencier Antoine Botrel. Cette visite a permis de mettre en lumière à la fois les avancées et les limites des dispositifs d’accessibilité récemment introduits dans le musée. On a eu l’occasion de visiter deux des quatre étages du musée où Kevin Girard a pu découvrir et tester ces dispositifs. Il a particulièrement apprécié les maquettes en 3D, qui lui ont offert une perception tactile d’éléments architecturaux souvent inaccessibles pour les personnes non-voyantes. Toutefois, il a relevé des erreurs dans certaines transcriptions en braille, soulignant que ces imprécisions pourraient induire en erreur les visiteurs malvoyants ou non-voyants. Par ailleurs, il a noté des lacunes organisationnelles, telles que l’absence fréquente de personnel formé à l’accompagnement de ce public spécifique.

La présence d’Antoine, le guide conférencier, a été déterminante pour enrichir l’expérience. Grâce à des explications historiques détaillées, il a pu compléter les dispositifs d’accessibilité existants et clarifier les doutes de Kevin, notamment concernant les œuvres manipulables. 

Kévin, 28 ans, audio-descripteur, en déficit visuel depuis la naissance

Kevin a d’ailleurs insisté sur l’importance de cet accompagnement humain, qu’il a jugé essentiel pour rendre sa visite plus immersive et plaisante. Selon ses mots : « C’était une expérience incroyable, vraiment géniale. J’avais un guide exceptionnel, passionné au point de tout me décrire dans les moindres détails. C’était exactement le genre d’expérience que je rêve d’avoir dans la vie. On explore, on discute pendant des heures, on parcourt tous les étages, on examine toutes les salles, on va jusqu’à parler du décor ou même des issues de secours. C’était incroyable ! » . Si Kevin a salué les efforts du musée pour intégrer des dispositifs inclusifs, il a également exprimé le souhait que ces derniers soient mieux entretenus et accompagnés d’une formation renforcée du personnel. Il a plaidé pour une meilleure prise en charge des visiteurs non-voyants, afin de garantir une expérience véritablement immersive et adaptée.

En effet, le musée Carnavalet, consacré à l’histoire de Paris, a rouvert ses portes en 2021 après une rénovation ambitieuse visant à moderniser ses espaces et à intégrer les principes de l’accessibilité universelle. Parmi les dispositifs inclusifs récemment introduits, on trouve des maquettes en 3D pour l’exploration tactile, des cartels en braille, des parcours interactifs avec audiodescriptions, et 75 pupitres d’accessibilité universelle offrant illustrations, mini-jeux, et autres outils numériques. Comme le souligne Mme Noémie Giard, responsable du service des publics, « plus de 3000 contenus ont été produits dans le cadre de ce projet ambitieux, plaçant le public au cœur de cette démarche. » . Cependant, la réussite de ces dispositifs repose également sur une rigueur dans leur mise en œuvre et sur la complémentarité entre outils numériques et accompagnement humain. Myriam Valentin, dans son article L’accessibilité en médiation culturelle , met en avant que « les dispositifs d’accessibilité doivent s’intégrer dans une approche globale où le numérique ne supplée pas, mais complète, l’interaction humaine et les médiations physiques ». Elle insiste également sur l’importance d’un personnel formé et sensibilisé pour répondre aux attentes spécifiques des visiteurs en situation de handicap visuel.  Ainsi, l’accessibilité ne se limite pas à l’installation de dispositifs technologiques ; elle doit s’inscrire dans une démarche holistique où médiation humaine et innovation technologique convergent pour garantir une expérience inclusive et enrichissante pour tous les publics.

Le numérique comme outil de l’accessibilité universelle

L’accessibilité numérique constitue aujourd’hui un pilier fondamental pour garantir une expérience inclusive dès la préparation de la visite d’un musée. Pour les personnes en situation de handicap visuel, le numérique offre des solutions complémentaires aux dispositifs physiques, mais il exige également une rigueur technique et une prise en compte des normes spécifiques.
Les sites internet des musées jouent un rôle central dans l’accueil des visiteurs. Ils sont souvent le premier point de contact et doivent permettre un accès fluide et intuitif aux informations essentielles. Une navigation accessible ne se limite pas à une simple compatibilité technique, mais repose sur le respect des Web Content Accessibility Guidelines (WCAG), qui définissent quatre grands principes d’accessibilité numérique :

Perceptibilité : Les contenus doivent être présentés de manière à pouvoir être perçus par tous, y compris les non-voyants (grâce aux lecteurs d’écran).

Opérabilité : Les utilisateurs doivent pouvoir naviguer facilement à l’aide d’un clavier ou de dispositifs alternatifs.

Compréhensibilité : Les informations et instructions doivent être claires et adaptées à divers publics.

Robustesse : Les contenus doivent être compatibles avec une large gamme de technologies, actuelles et futures.

Comme le souligne Jérôme Dupire, chercheur expert en accessibilité numérique, « l’un des objectifs du W3C (World Wide Web Consortium) est de rendre le web accessible partout, depuis n’importe quel terminal. Surtout il s’agit de le rendre accessible à tous, y compris aux personnes en situation de handicap. » Cette perspective met en lumière l’importance d’une conception web universelle, garantissant que les sites des institutions culturelles soient navigables et compréhensibles par tous, indépendamment des limitations individuelles.

Lors de notre analyse, le site internet de La Maison de Victor Hugo s’est révélé fonctionnel mais a montré des failles significatives, notamment l’absence de balises alt pour les images et des contrastes insuffisants, rendant la navigation difficile pour les utilisateurs de lecteurs d’écran. Ces insuffisances, bien qu’améliorables, ne sont pas des cas isolés. Une étude récente révèle que moins de 40 % des sites des institutions culturelles françaises respectent pleinement les normes WCAG. Pourtant, un site accessible ne se limite pas à transmettre de l’information : il rassure les visiteurs et leur permet de préparer leur visite de manière autonome et sereine. Une fois sur place, les outils numériques constituent des leviers puissants pour enrichir l’expérience des visiteurs en situation de handicap visuel. Parmi ces outils, l’audioguide se démarque comme une ressource quasi universelle, offrant des descriptions détaillées des œuvres et des récits immersifs. Les musées étudiés – la Maison de Victor Hugo et le musée Carnavalet – développent des audio-guides adaptés aux publics non-voyants, mettant en avant les textures, les formes et les matériaux des œuvres. Cependant, Kevin et Léa, deux participants à notre enquête, ont exprimé leur préférence pour des visites guidées humaines, qu’ils jugent plus enrichissantes et interactives.

Au-delà des audio-guides, des dispositifs plus avancés comme la réalité augmentée sonore ou les maquettes 3D enrichies peuvent jouer un rôle clé. Par exemple, au musée Carnavalet, les maquettes tactiles sont associées à des descriptions sonores diffusées via des écouteurs directionnels, permettant une exploration multisensorielle unique. De plus, les bornes interactives adaptées aux lecteurs d’écran et intégrant une synthèse vocale offrent une navigation autonome dans les contenus muséaux. Cependant, l’efficacité de ces outils repose sur leur qualité et leur maintenance. Lors de notre visite, des problèmes ont été relevés au musée Carnavalet, tels que des transcriptions braille incomplètes ou erronées et une signalétique inadaptée. Ces limites soulignent l’importance d’une médiation conçue en collaboration avec des experts en accessibilité et des associations représentant les personnes handicapées.

l’accessibilité numérique et les dispositifs de médiation ne doivent pas être considérés comme des solutions isolées. Ils doivent s’intégrer dans une stratégie globale, incluant l’innovation, l’évaluation régulière des dispositifs, et l’amélioration continue basée sur les retours des usagers. En adoptant une telle démarche, les musées ne se contentent pas de répondre aux attentes des publics spécifiques : ils renforcent leur rôle de médiateurs universels et enrichissent l’expérience culturelle de l’ensemble de leurs publics.

Une inclusion numérique au-delà du solutionnisme

 

Dans son article « L’accessibilité web comme porte et enjeu de médiation des savoirs », Vincent Liquète rappelle que l’accessibilité numérique ne se résume pas à une simple obligation légale, mais constitue un véritable levier pour une médiation culturelle universelle. Les efforts de musées tels que le Musée Carnavalet, qui intègrent des dispositifs tactiles, des plans en relief et des descriptions adaptées, illustrent les avancées réalisées dans la démocratisation de l’art pour les personnes non-voyantes ou malvoyantes. Cependant, ces initiatives, bien que louables, révèlent également des défis persistants et des lacunes qu’il reste à combler.

L’accessibilité muséale va bien au-delà du respect des cadres légaux : elle s’inscrit dans une mission fondamentale des institutions culturelles, celle de devenir des espaces ouverts à tous, favorisant l’échange et l’inclusion. Répondre aux attentes des publics en situation de handicap visuel nécessite de combiner des dispositifs innovants avec une réflexion systémique. La diversité des outils proposés est essentielle pour répondre aux besoins variés des visiteurs. Les audio-guides interactifs, les reproductions tactiles ou encore les applications de réalité augmentée ne sont que quelques exemples de solutions qui peuvent enrichir l’expérience muséale. Ces dispositifs doivent toutefois s’accompagner d’une conception inclusive dès les premières étapes des projets, garantissant que chaque exposition ou espace soit pensé pour inclure tous les publics, sans distinction.

Par ailleurs, la réussite de cette médiation repose aussi sur la formation des équipes. Le personnel joue un rôle central pour guider les visiteurs dans l’utilisation des dispositifs, mais aussi pour instaurer un climat d’accueil bienveillant et humain. Car certes important, mais le recours croissant à la technologie dans les musées soulève la question du solutionnisme numérique, cette tendance à penser que des outils technologiques suffisent à résoudre les problèmes sociaux. Si les dispositifs numériques apportent des solutions indéniables, ils risquent d’occulter d’autres dimensions fondamentales de l’accessibilité. En se concentrant uniquement sur la technologie, on néglige souvent l’importance d’une médiation humaine, qui, comme l’ont souligné Léa et Kevin lors de notre enquête, demeure essentielle pour créer une expérience enrichissante et personnelle. La technologie, bien que prometteuse, ne remplace pas le partage, l’écoute et l’interaction que permet le contact humain.

De plus, le recours à des outils numériques pose le défi de la fracture numérique. Ces dispositifs, souvent complexes, peuvent devenir des obstacles pour certains publics, notamment ceux moins à l’aise avec la technologie ou n’y ayant pas accès, limitant ainsi l’objectif d’inclusion qu’ils sont censés servir. Cela révèle un paradoxe fondamental : ces technologies, conçues pour démocratiser l’accès à la culture, peuvent au contraire devenir des facteurs d’exclusion si elles ne s’inscrivent pas dans une stratégie globale et inclusive.

 

Si tu n’es pas doué en informatique et que tu es handicapé, c’est ton problème, tu n’as qu’à être doué. Alors que si aujourd’hui, papy Robert, 85 ans, n’est pas doué en informatique, on lui dit que c’est normal, il est vieux. Donc, on va venir l’aider, parce que ce n’est pas grave.

Kévin Girard

Personne en déficit visuel

Une véritable accessibilité doit donc aller au-delà de solutions purement technologiques en intégrant des réponses hybrides où dispositifs numériques et médiation humaine se complètent et en adoptant une démarche collaborative dès la conception des outils pour s’assurer qu’ils répondent aux besoins réels des visiteurs. Cette approche permettrait aux musées de dépasser une vision limitée de l’inclusion et de se positionner comme des acteurs exemplaires d’un changement social et culturel durable et se démontrant ainsi que l’art est un langage accessible à tous, transcendant les limites physiques et sensorielles.

 

Approche Photographique 

PÉNÉTRER DANS LA VUE DES NON-VOYANTS. 

 
Ce projet explore la perception et les sensations qu’ont pu avoir des personnes aveugles lors de la visite d’un musée, en leur offrant la possibilité de s’exprimer à travers une question centrale : 
 
Qu’avez-vous vu ? 
 
J’ai ensuite réalisé leur portrait, puis transformé la phrase qu’ils m’ont confiée en une interprétation visuelle. En établissant un dialogue entre les témoignages de ces individus et les œuvres photographiques issues de leurs récits, ce travail propose une réflexion approfondie sur l’absence, la privation et la compensation d’un sens, ainsi que sur les notions de visible et d’invisible.

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Bibliographie 

 

L'auteur.e

Ons Bounouh, Ruvens Ely Boyer, Sadio Sallah
Ons Bounouh Né en 1998, elle est diplômée d'une licence et un master en Histoire de l'art ainsi qu'un diplôme de classes préparatoires en Lettres et Civilisation françaises. Elle prépare actuellement son prochain diplôme en communication par l'image au sein de l'Université Paris 8. Ons est passionnée de photographie, art contemporain et des nouvelles technologies et souhaite travailler dans le domaine de la médiation culturelle. Ruvens Ely Boyer Ruvens Ely Boyer est un professionnel haïtien passionné par la communication, le numérique et l'inclusion sociale, avec une vision axée sur l'innovation et le développement durable. Avant de rejoindre le programme de M2 "Communication par l'image et plateformes numériques" à l'Université Paris 8, il a fait des études en philosophie et en sciences juridiques en Haïti. Il a choisi ce nouveau parcours pour se perfectionner dans le domaine de la communication, en particulier en stratégie digitale et en communication numérique, afin d'approfondir ses compétences et d’avoir une meilleure compréhension des enjeux liés au développement des plateformes numériques. Ruvens a collaboré au sein de l'unité communication du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Haïti pendant près de dix ans, en tant qu'Assistant en communication, où il a contribué à la mise en œuvre de la stratégie de communication de ce bureau pays de l’organisation onusienne. Sadio Sallah Née en 2001, est animée par une passion pour l'éducation, la communication et l'engagement social. Son parcours universitaire, marqué par l'obtention d'une licence en sciences de l'éducation et la poursuite actuelle d'un master en communication par l'image et culture numérique, témoigne de son intérêt pour ces domaines. Son expérience auprès d'enfants et d'adultes, acquise au sein d'une association éducative et d'une maison de quartier, lui a permis de développer des compétences pratiques et un sens aigu du contact humain. Aujourd'hui, elle affine ses compétences en création visuelle et en communication par l’image, mettant son savoir-faire au service de nombreux projets créatifs dans les sphères de l'éducation et de la culture. Profondément engagée dans la défense des droits des femmes, Sadio Sallah porte une attention particulière aux enjeux liés à la liberté et aux violences faites aux femmes.

Le.la photographe

Léa Martineau
Née en 2002, Léa Adriana Martineau fait des études en design et arts appliqués, puis elle s’oriente vers des études de photographie au Havre. En 2022, elle intègre l'école nationale supérieure Louis Lumière. Le medium de la photographie s’impose à elle dans un moment particulier de sa vie. Elle évolue et crée par la suite ses premiers projets entourée de jeunes artistes des banlieues parisiennes. C’est par des rencontres dans sa jeune vie d’adulte que Léa s'engage à témoigner des problématiques qui régissent dans ces quartiers. Dans une écriture rattachée à la street culture, son travail photographique s'enrichit et se développe davantage vers la photographie documentaire tout en conservant un intérêt marqué pour la photographie de mode.

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